Notre prévoyance vieillesse brûle, les réserves des rentes fondent et le Conseil fédéral n’intervient pas. L’initiative sur les rentes, qui lie l’âge de la retraite à l’espérance de vie et met les hommes et les femmes sur un pied d’égalité, n’est pas soutenue par notre gouvernement. Le Conseil fédéral ne veut manifestement pas s’atteler au plus grand défi de la politique intérieure, à savoir le financement durable de l’AVS. Au contraire, il ignore froidement la problématique systémique de l’AVS et déclare ainsi sa faillite, car seule l’initiative sur les rentes permet un financement durable de nos retraites.
Le bilan intergénérationnel actualisé de la Confédération montre de manière considérable qu’en raison des défaillances actuelles du système, il résultera à long terme un déficit fiscal de 15 à 20 milliards de francs par année. La prévoyance vieillesse est donc bel et bien en train de brûler et les réserves des rentes fondent comme neige au soleil. Dans son message, il ne manque pas seulement de courage, mais aussi de clairvoyance. Avec ces calculs n’allant que jusqu’en 2032, il évite volontairement de démontrer les conséquences de l’initiative. L’âge de la retraite ne sera lié à l’espérance de vie qu’après 2032. Or, c’est précisément cet élément de l’initiative qui soulage le plus fortement et durablement les finances de l’AVS.
Est-ce que le Conseiller fédéral Berset veut vraiment agir ?
Depuis l’introduction de l’AVS, l’espérance de vie a fortement augmenté – nous vivons 10 ans de plus qu’en 1948. Or, notre système est toujours conçu sur la base de l’ancien calcul. De ce fait, une rente est aujourd’hui perçue plus longtemps que le système ne peut le supporter. C’est pourquoi de plus en plus de dettes pèsent sur les épaules des générations futures. La solution la plus convaincante consiste à fixer un âge de la retraite égal pour les hommes et les femmes lié à l’espérance de vie. Les générations futures méritent elles aussi une retraite. Malheureusement, le Conseil fédéral ne leur accorde manifestement pas assez d’importance.
Les espoirs reposent sur le Parlement
Le Parlement est appelé à assumer sa responsabilité envers les générations futures et à faire preuve de courage en se prononçant en faveur de l’initiative sur les rentes. Seule une dépolitisation de l’âge de la retraite permettra d’obtenir une solution durable en matière de prévoyance vieillesse. Le refus de reconnaître les faits de l’évolution démographique revient à déclarer la faillite de l’AVS. Étant donné que le Conseil fédéral ne veut pas prendre la situation en main, les espoirs reposent désormais sur le Parlement afin qu’il assume sa responsabilité envers les générations futures.